Le plan de lutte contre l'ambroisie en Deux-Sèvres

Mis à jour le 22/06/2020

La lutte contre les espèces végétales envahissantes connaît en France métropolitaine un essor important, l’ambroisie représentant une des plantes symboliques de cette problématique. En effet, elle réunit plusieurs enjeux, regroupant des problématiques économiques, agricoles, environnementales mais également sanitaires.

Enjeux sanitaires :

Le code de la santé publique reconnaît trois espèces d’ambroisies comme des menaces pour la santé humaine : L'ambroisie à feuilles d'armoise (Ambrosia artemisiifolia L.), l’ambroisie à épis lisses (Ambrosia psilostachya DC.) et l'ambroisie trifide (Ambrosia trifida L.). L’ambroisie à feuilles d'armoise, espèce d’ambroisie la plus répandue en France, est une plante envahissante à pollen très allergisant, d'origine nord-américaine. Ses capacités d’adaptation lui permettent de se développer et se multiplier très rapidement sur différents types de terrains, notamment ceux sur lesquels interviennent des activités humaines (bords de routes, surfaces agricoles, chantiers, etc.).

Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.)

L'ambroisie apparaît au printemps et croît dans le courant du mois de juin à août pour former une plante dressée de 20 cm à 1,2 m qui peut être confondue avec l'armoise vulgaire. Le pic de pollinisation de cette plante a lieu en août et en septembre, allongeant ainsi la période des allergies jusqu'à l'automne, pour toutes les personnes sensibles.

L’Ambroisie trifide est une plante géante pouvant atteindre 4 mètres Ambroisie trifide - (Ambrosia trifida)

                                                                             

Les principales manifestations cliniques de l'allergie provoquée par cette plante sont de même nature que le rhume des foins (rhinite, conjonctivite, trachéite, exagération de l’asthme ou urticaire). L’allergie à l’ambroisie apparaît après plusieurs années d’exposition à son pollen. Les symptômes sont d'autant plus prononcés que le taux de pollen dans l'air est élevé.
Cette problématique, peu critique en apparence, se distingue néanmoins par l’ampleur de sa prolifération. Pour exemple, en Auvergne-Rhône-Alpes, environ 13 % des habitants souffrent d’allergies au pollen d’ambroisie à feuilles d'armoise, avec une valeur de 21 % dans les zones les plus exposées. Dans ce cadre, près de 660 000 personnes ont consommé des soins en rapport avec l’allergie à l’ambroisie à feuilles d'armoise dans cette région en 2017, ce qui conduit à des coûts de santé estimés à 40 millions d’euros (source ORS Auvergne-Rhône-Alpes, ARS Auvergne-Rhône-Alpes. L'impact sanitaire de l'ambroisie en Auvergne-Rhône-Alpes : analyse des données médico-économiques 2017. Juin 2018) .

Contexte local :

Dans l’ex-région Poitou-Charentes, des actions ciblant l’ambroisie ont été mises en place depuis 2007 par les Directions régionales des affaires sanitaires et sociales (DRASS)  puis par l’Agence Régionale de Santé en partenariat avec la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON) Poitou-Charentes. Les principaux objectifs recherchés sont :
- la détection de l’ambroisie sur le territoire par des mesures de pollens ainsi que par le repérage de plants ;
- la sensibilisation et la formation d’acteurs tels que les agriculteurs, les professionnels de santé et les collectivités.

A ce jour, les repérages organisés en Deux-Sèvres mettent en évidence une présence importante de l’ambroisie à feuilles d'armoise dans le sud-est du département ainsi que sur le niortais (Axes Angoulême-Poitiers et Niort-Sauzé-Vaussais).

Cadre d'actions :

Pour lutter contre le développement de l’ambroisie et limiter ses effets néfastes, l’action publique s’inscrit notamment dans le code de la santé publique. L’article R1338-4 dispose que : « Lorsque la présence d'une des espèces [d’ambroisie][…] est constatée ou susceptible d'être constatée dans le département, le préfet détermine par arrêté les modalités d'application des mesures […] de nature à prévenir l'apparition de ces espèces ou à lutter contre leur prolifération, après avis du directeur général de l'agence régionale de santé et du conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques et en tant que de besoin de tout organisme susceptible de contribuer utilement à l'élaboration et à la mise en œuvre des modalités d'application ».

L’importance de cet enjeu est par ailleurs souligné par le Plan Régional Santé Environnement 3 (2017-2021) / Fiche 5 : Promouvoir et accompagner le dispositif national mis en place pour limiter
l’extension de l’ambroisie. Dans un contexte principalement incitatif, l'élaboration et à la mise en œuvre de cet arrêté peut faire l’objet d’une participation des communes, mais également des acteurs concernés par la mise en place de mesures de prévention et de lutte (exploitants agricoles, gestionnaires des infrastructures linéaires de transport, gestionnaires de bords de cours d’eau, de terrains bâtis et non bâtis, des représentants de propriétaires, locataires ou occupant de terrains où la présence d’ambroisie est constatée ou susceptible de l’être).

Ce cadre d’actions incite aussi à engager une consultation publique au titre de l’article 7 de la Charte de l’environnement qui porte sur la participation du public à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement. Dans le département, la consultation du public a été menée du 2 avril au 26 avril 2019.

Concernant les actions à mener sur le territoire concerné, différentes approches et modalités d’actions sont possibles selon le degré d’infestation du territoire. Pour cela, chaque département métropolitain est classé selon trois typologies qui dépendent du nombre de communes infestées : zones fortement infestées (plus de 50 communes dans le département), zones en front de colonisation (entre 10 et 50 communes dans le département) et zones pas ou peu infestées (entre 0 et 10 communes dans le département). Hors des zones pas ou peu infestées, une coordination de la lutte est nécessaire à la bonne efficacité du dispositif.

L’observatoire des ambroisies recense les signalements, permettant de déterminer le caractère infestée de chaque commune et d’en déduire le niveau d’infestation départemental (voir annexe n°1 : Etat des connaissances sur la répartition de l’Ambroisie à feuilles d’armoise).

Les actions proposées s’organisent systématiquement autour d’une surveillance mise en œuvre par un pilote dédié (généralement la FREDON) et d’une information des acteurs concernés et de
la population générale, notamment pour permettre un circuit de signalement efficace. Les zones les plus infestées ont pour objectif principal de limiter la prolifération de l’ambroisie. Les zones en
front de colonisation doivent éradiquer les populations d’ambroisies présentes et les zones organisent une vigilance permettant l’élimination des nouvelles populations.

L'arrêté préfectoral du 17 juin 2019 définit les modalités de surveillance, de prévention et de lutte contre les espèces envahissantes suivantes :

  • L'ambroisie à feuilles d'armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) ;
  • L'ambroisie à épis lisses (Ambrosia psilostachya DC.) ;
  • L'ambroisie trifide (Ambrosia trifida L.).

Le plan de lutte contre l’ambroisie, annexé à cet arrêté, et établi en concertation avec les différents acteurs, définit les actions à mettre en œuvre en fonction du statut des différents territoires du département suivant qu’ils sont en zone faible invasion, de front de colonisation ou de forte invasion.

Télécharger AP lutte contre l'ambroisie PDF - 1,76 Mb - 05/02/2020

 

Télécharger Plan lutte Ambroisie 79 PDF - 1,31 Mb - 05/02/2020

+ d'infos : https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/risques-microbiologiques-physiques-et-chimiques/especes-nuisibles-et-parasites/ambroisie-info/

Flyer :

Télécharger sens06 PDF - 2,18 Mb - 22/06/2020